Une maçonne chez MEYER : Retour d'expérience
Notre entreprise a eu l’opportunité d’accueillir une jeune femme pour son stage ouvrier de fin de 2ième
année en école d’ingénieur Génie Civil. Une belle occasion pour
l’entreprise de concrétiser son engagement pour plus de mixité dans les
métiers du bâtiment et de s’interroger sur nos façons de faire.
Emeline a effectué un stage ouvrier de 6 semaines. Elle a réalisé un parcours d’intégration et une mission avec la direction et les chargés d’affaire pendant 1 semaine avant de rejoindre l’équipe de Julien pour effectuer 5 semaines de stage sur un chantier de rénovation dans le centre de Nantes.
Il était important pour nous de recueillir ses impressions et celles de l’équipe suite à ce stage car nous sommes convaincus que la mixité est un atout et que les femmes, comme les hommes, peuvent s’épanouir dans nos métiers.
Voici un petit résumé des interviews réalisées avec Emeline, son chef d’équipe et la direction :
MEYER est adhérente de l’association BATIMIX qui a pour objectif de promouvoir les métiers du batiment auprès des publics féminins et de valoriser la mixité dans un secteur traditionnellement masculin.
Emeline:
J’encourage les futures maçonnes car ce travail apporte de l’autonomie tout en intégrant une famille, qu’est le bâtiment. Une famille regroupant une diversité de métiers et de profils aux parcours atypiques.
Pourquoi as-tu souhaité réaliser un stage sur le terrain dans une entreprise de maçonnerie ? E : C’est le 3ième stage que j’effectue dans une entreprise de maçonnerie. Dans le cadre de mon projet professionnel, c’est important pour moi d’expérimenter la réalité du terrain, pour pouvoir me sentir légitime dans mon futur métier d’ingénieur Génie Civil. C’est important pour qu’il y ait de bonnes relations de travail entre les personnes qui sont sur le terrain et les ingénieurs. En plus, j’ai toujours rêvé d’être maçonne !
Au bout de 10 jours de stage, nous t’avions demandé de rédiger un petit « rapport d’étonnement » pour nous faire part de tes premières impressions dans l’entreprise. Les 2 points qui t’avaient frappée étaient : « l’environnement de travail » (la propreté, l’ordre, la communication claire et fluide…) et « les relations entre tous les collaborateurs ». Tu avais apprécié l’accueil qui t’avait été fait et tout de suite mise à l’aise. Tu as senti « une entreprise gouvernée par des valeurs et le bien-être de ses salariés » et « un état d’esprit collectif et humain ». Est-ce que tes premières impressions se sont confirmées ? E: Tout a été confirmé, ce n’est pas qu’une image. Je me suis sentie bien tout au long du stage.
Quel retour fais-tu suite à ton expérience sur le chantier, par rapport :
– A l’intégration dans l’équipe, avec les autres intervenants sur le chantier, avec l’architecte ou les clients ? E : Tout s’est très bien passé. Leur première réaction a pu être de l’étonnement et aussi de l’admiration car ils me trouvaient courageuse. J’ai été très bien accueillie par tous.
– Aux taches qui t’ont été confiées E : J’ai apprécié que dès mon arrivée, on me confie des tâches et des missions, que ce soit au bureau ou sur le chantier. On me laissait faire en autonomie et on me disait ce qui n’allait pas si besoin avec beaucoup de bienveillance. J’ai eu l’opportunité de montrer ce que je savais faire.
– T’es-tu sentie suffisamment formée/encadrée pour les faire, en sécurité, … E : Oui, Julien prenait le temps de me montrer et de m’expliquer. Il me rappelait de porter les EPI quand j’oubliais.
– A la difficulté et la fatigue physique ? E : Je ne me suis pas sentie obligée de faire comme les autres. On m’encourageait à faire les choses à mon rythme et en sécurité.
– Hygiène sur le chantier ? E : Je n’ai pas de remarque par rapport à ça. Tout était ok pour m’accueillir.
Le fait que tu sois une femme a-t-il posé des difficultés ou au contraire as-tu senti plus d’attention ? E : Au début, le chef d’équipe, Julien, était attentif pour voir ce que je pouvais faire. C’était de la vigilance pour être sûr que je ne me fasse pas mal. Très vite, il m’a confié des tâches à réaliser et me laissait autonome.
Pour toi, qu’est-ce que la mixité peut apporter sur les chantiers ? Cela peut changer un peu l’ambiance et apporter de la richesse car on n’a pas tous la même façon de penser. Ca change les conversations ! La mixité au sens large (homme/femme, culturelle,…), c’est toujours enrichissant.
Reviendrais-tu faire un stage ? Oui, bien sur, j’aimerais bien. J’ai apprécié le professionnalisme, la reconnaissance de mon travail et l’ambiance. J’ai senti quelque chose de différent de mes précédents stages. Une bonne connexion avec les gens, une proximité avec la direction et les chargés d’affaire, une harmonie malgré la diversité des individus et de la bonne humeur.
Recommanderais-tu notre entreprise à des personnes en recherche d’emploi ou de stage ? Oui ! J’encourage les futures maçonnes car ce travail apporte de l’autonomie tout en intégrant une famille, qu’est le bâtiment. Une famille regroupant une diversité de métiers et de profils aux parcours atypiques. De façon générale, les entreprises du bâtiment, doivent montrer et assurer la mise en place de sanitaires ou au moins d’une alternative afin de rassurer les travailleuses et anticiper les commodités qui nous concernent. Sur les chantiers, autre que cet aspect-là, le travail sur l’intégration des femmes sur les chantiers doit être réalisé en amont (changer l’image d’un domaine exclusivement masculin et faciliter l’accès quel que soit le genre).
Julien, chef d'équipe:
Il ne faut pas avoir d’à priori au départ.[…] C’est une expérience à renouveler !
Quel bilan peux-tu faire suite à l’accueil de Emeline dans l’équipe ? J’ai été impressionné : qu’elle bosse autant par rapport à son expérience et sa taille. Elle était super motivée. C’est la première fois que j’avais une fille maçonne dans mon équipe et ca a été une super expérience. Je la prendrais volontiers dans mon équipe !
As-tu changé d’attitude ou de façon de faire parce que c’était une stagiaire fille ? As-tu vu une différence dans celle des autres intervenants sur le chantier, de l’architecte ou des clients ? Non pas particulièrement. On s’est organisé pour les tâches plus difficiles physiquement : je lui apportait de l’aide si besoin. C’est important d’être attentif, à l’écoute et de s’adapter. Les autres intervenants étaient surpris au début car c’est rare de voir une fille sur un chantier de maçonnerie. Ils ont été tous impressionnés par sa motivation et sa force de travail.
Que faudrait-il faire d’autre dans l’entreprise pour bien accueillir des femmes sur le chantier ? Il ne faut pas avoir d’à priori au départ. Il faut faire attention les premiers jours car on sollicite des muscles qui n’ont pas l’habitude de travailler mais c’est le cas pour nous tous, homme ou femme. Il faut y aller progressivement. On s’organise pour les tâches difficiles. C’est une expérience à renouveler !
Gérard, dirigeant:
La maçonnerie est un métier où les femmes ont leur place sur les chantiers comme nous l’a montré l’expérience d’Emeline : merci !
Quelle satisfaction d’avoir eu Emeline comme stagiaire : sérieuse, fiable, volontaire, engagée et toujours de bonne humeur !
Peu importe le genre, la couleur de peau, la culture… lorsque le savoir-faire et le savoir-être sont réunis, alors tout nouveau(velle) collaborateur(trice) est le(la) bienvenu(e) dans notre Entreprise.
Julien, le chef d’équipe qui a accueilli Emeline sur son chantier, et qui partage la valeur « mixité au sens large » défendue par l’Entreprise MEYER, n’a pas focalisé sur le fait qu’il s’agissait d’une femme. Il a intégré Emeline comme il le fait avec n’importe quel autre collaborateur : avec bienveillance, en évaluant son niveau de connaissance, en mesurant sa motivation, et en l’accompagnant là où elle en avait besoin.
Les autres chefs d’équipes et maçons professionnels de l’Entreprise qui croisaient Emeline chaque matin à l’embauche ont eu naturellement cette même bienveillance à son égard.
Le passage d’Emeline dans l’Entreprise nous a prouvé qu’il est tout à fait possible d’intégrer des femmes dans le métier de la maçonnerie, comme c’est déjà le cas dans certains métiers manuels de peinture, menuiserie ou électricité.
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